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Publié le par Le Chameau de Beauce

Chypre va demander l'aide financière de l'Union européenne

Chypre est devenu lundi le cinquième pays de la zone euro à solliciter une aide financière des fonds de sauvetage de l'Union européenne, expliquant, sans en préciser le montant, avoir besoins de fonds aussi bien pour protéger son secteur financier exposé à la Grèce que pour son déficit budgétaire.
Nicosie doit trouver au moins 1,8 milliard d'euros -soit 10% de son produit intérieur brut (PIB)- d'ici à samedi pour recapitaliser Cyprus Popular Bank. Mais elle pourrait demander une aide plus importante.
Le ministre des Finances Vassos Shiarly a ainsi déclaré que le pays demanderait également une somme suffisante pour l'aider à limiter son déficit budgétaire. Le montant total qui sera sollicité sera déterminé au cours des semaines à venir.
"Le montant équivaudra à la somme nécessaire pour couvrir le recapitalisation et les obligations budgétaires. Il sera défini après une évaluation précise au cours de semaines à venir", a-t-il dit à Reuters.
Selon l'agence de notation Fitch, qui avait annoncé un peu plus tôt le déclassement de la note de Chypre en catégorie spéculative BB+, les besoins de l'île s'élèveraient à quatre milliards d'euros, soit 23% du PIB.
Le gouvernement chypriote a indirectement répondu à Fitch en justifiant sa demande d'aide par l'exposition de ses banques à la crise en Grèce.
"L'objectif de l'aide demandée est de limiter les risques pour l'économie chypriote, notamment ceux qui résultent des retombées négatives de l'exposition de son secteur financier à l'économie grecque", a indiqué le gouvernement chypriote dans un communiqué.
L'aide devrait être fournie via le Fonds européen de stabilité financière (FESF) ou le futur Mécanisme européen de stabilité (MES), qui entrera en vigueur le 1er juillet, précise le communiqué gouvernemental.
Nicosie a hésité pendant des semaines à choisir entre une demande d'aide à l'Union européenne (UE) et un prêt bilatéral que pourraient lui consentir la Russie ou la Chine et qui restent semble-t-il d'actualité.
PEUR DE L'AUSTÉRITÉ
Seul dirigeant communiste de l'UE, le président Demetris Christofias a manifesté beaucoup de réticences à l'idée de devoir accepter des mesures d'austérité similaires à celles qui ont été imposées à la Grèce par ses créanciers internationaux en contrepartie de son deuxième plan de sauvetage.
Il doit rencontrer mardi les responsables des différents partis politiques de l'île, après avoir multiplié au cours de la semaine écoulée les appels du pied à Moscou et Pékin.
Des responsables gouvernementaux chypriotes se sont ainsi rendus plusieurs fois en Chine pour étudier la possibilité d'un prêt bilatéral.
"Nous avons établi des contacts. Nous avons demandé une réponse dans les prochains jours", a commenté le ministre du Commerce, de l'Industrie et du Tourisme, Neoklis Sylikiotis, à la télévision publique.
Nicosie a également annoncé la semaine dernière avoir exprimé "au niveau politique" une demande d'aide à Moscou, qui lui a déjà prêté 2,5 milliards d'euros en 2011.
"Je crois qu'ils veulent au moins éviter qu'il (le FESF) soit le seul organisme prêteur, car ils redoutent les mesures d'austérité qui y seraient liées", juge l'analyste politique Hubert Faustman.
Selon des sources officielles, les conditions imposées par l'UE en contrepartie de l'aide sont toutefois susceptibles de se limiter au secteur bancaire, et ne devraient pas concerner le budget de l'Etat.
L'opportunité d'un prêt russe ou chinois fait débat sur l'île et pourrait également sonner comme un camouflet pour l'UE alors que Nicosie doit en assurer la présidence à partir du 1er juillet.
Chypre est le cinquième pays de la zone euro à demander un plan de sauvetage, après la Grèce, l'Irlande, le Portugal et l'Espagne, qui ne s'y est toutefois résolue pour le moment que pour ses banques.